FOCUS
|Jeanne Susplugas, Living in my head
01.03.2018 > 22.04.2018
COMMUNIQUE DE PRESSE | BIOGRAPHIE
Pour sa troisième exposition personnelle à la galerie Valérie Bach/La Patinoire royale, Jeanne Susplugas propose des œuvres réalisées au moyen de différents médiums. Pour elle, le choix du médium importe moins que sa réflexion dont les influences sont multiples, de la littérature au cinéma. C’est aussi un lieu que l’artiste s’approprie - celui de l’espace d’exposition -, afin d’évoquer la maison, ce lieu intime qui nous protège et nous aliène, et qui figure au centre de ses interrogations. Ici un papier peint à fleurs toxiques sur lequel viennent s’accrocher des dessins ; là un Réveil remarquable qui ne s’active qu’aux heures symétriques (11:11, 13:13, 22:22...) ; là encore, une Nature morte en céramique blanche, chargée de nous rappeler à nos habitus.
Jeanne Susplugas expose la nouvelle série de dessins In my brain : à l’heure des réseaux de neurones artificiels, ces « neuro-portraits » aux allures ludiques et naïves dévoilent l’objet de nos pensées, des plus joyeuses aux plus sombres. La série s’inscrit en droite ligne des Flying House(s). Ici il n’est pas question d’une situation inconnue (une fuite liée à une situation d’urgence), mais au contraire de ce qui nous constitue psychiquement et compose les tréfonds de notre cerveau. Avec humour et distance, l’artiste met en exergue les pensées qui hantent nos neurones et constituent notre identité.
Et pour dompter des pensées parfois trop envahissantes, elle propose Disco Ball, une sculpture imaginée sur le modèle de la boule à facettes, et conçue par la mise en volume de la formule chimique du bromazépam - un anxiolitique puissant, également connu pour ses qualités hypnotiques. Ce détournement rappelle l’intérêt de l’artiste pour la question des addictions et de la dépendance : l’œuvre illustre de manière très explicite la circulation des drogues, légales et illégales, dans les soirées festives et l’univers de la nuit - rappelons qu’aux États-Unis et au Canada, le bromazépam est considéré comme stupéfiant et ses conditions d’obtention très réglementées.
Dans l’exposition, l’artiste offre aussi une alternative à la danse, avec l’image d’un tatouage éphémère ou pérenne, pour être, quelques heures ou pour toujours, « sous contrôle » (Tattoo). Contrôle que l’on retrouve insidieusement dans la série Mind Mapping, autant de formules chimiques qui cartographient nos vies, entre guides et injonctions sociales.
Jeanne Susplugas explore l’impact de nos héritages dans nos rapports aux autres et à nous-mêmes. Elle sonde avec minutie les distorsions d’une société brutale et dysfonctionnelle, qui entraine un mal-être personnel et collectif. Son travail nous apparait comme autant de petites formes et stratégies de résistance, de survie face à l’individualisme, la lâcheté, la manipulation ou la violence.
ESPACE 1ER ETAGE
VUES DE L'EXPOSITION
SÉLECTION D'ŒUVRES EXPOSÉES