Gisèle Van Lange

Gisèle Van Lange

Déjà durant ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, qu'elle achève en 1958, Gisèle Van Lange s'adonne volontiers au portrait et peint également des paysages, des natures mortes ou des vues urbaines, qui témoignent d'emblée d'une maîtrise formelle étonnante. Dans des gammes de couleurs sombres, contrastant avec les carnations très pâles pour les portraits, l'artiste modèle son sujet à l'aide d'une touche nerveuse et d'un tracé quelque peu bosselé, sans doute hérité d'un Soutine, qu'à l'époque elle admire particulièrement. La synthèse à la fois fauve et expressionniste qu'elle impose à ses sujets, la mène très vite sur les rives de l'abstraction. À l'instar d'un Nicolas de Staël dont elle découvre l'œuvre vers 1959, Gisèle Van Lange « abstractise » telle architecture, tel paysage ou tel ustensile, à présent biffés de leur troisième dimension, en disposant sur la toile de larges plans colorés aux empâtements généreux et à la touche élargie, issue d'un geste dynamique et expressif. Ce sont de telles œuvres qu'elle présente lors d'une première exposition personnelle à Paris en 1960. Ses voyages en Espagne et en France, notamment en Dordogne, lui donnent alors l'occasion de saisir sur le vif l'essence d'un paysage ou d'un massif végétal, mais qu'elle va décanter et ré-interprêter à travers le prisme de ses propres appréhensions.

SELECTED WORKS